Les secteurs économiques tournés vers l’exportation sont soumis à une pression aux multiples facettes. Outre les droits de douane américains considérables, la croissance, qui reste inférieure à la moyenne en Europe et en Chine, freine la demande étrangère de produits suisses. L’aggravation de la crise gouvernementale en France et le blocage politique qui en découle devraient encore compliquer les possibilités de croissance. Dans ce contexte, les carnets de commandes et les perspectives d’activité des entreprises industrielles suisses se sont sensiblement assombris récemment. Les secteurs économiques axés sur le marché intérieur se maintiennent certes à un niveau solide, mais leur dynamique reste également contenue. Profitant entre autres des importants assouplissements de la politique monétaire décidés par la Banque nationale suisse (BNS) au cours des derniers dix-huit mois, l’activité de construction constitue une exception.
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Économie: une conjoncture mondiale fragile
L’évolution de l’économie mondiale reste fragile. Elle est dominée par des signaux conjoncturels hétérogènes et plutôt éphémères. En Chine et en Europe, les légères tendances à la reprise des mois précédents ne se sont pas confirmées. Aux États-Unis en revanche, la surprise est venue de la consommation, qui a repris malgré le net ralentissement du marché du travail. Dans de nombreuses zones monétaires (États-Unis, Grande-Bretagne, Japon), les taux d’inflation restent sensiblement supérieurs aux objectifs des banques centrales et réduisent la marge de manœuvre dont ces dernières disposent en matière de politique monétaire, ce qui vient compliquer la situation.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
En raison du shutdown actuel (paralysie budgétaire), les statistiques économiques américaines ne sont disponibles que de manière limitée. L’administration a dû cesser quasiment toutes ses activités, le Parlement n’étant pas parvenu à s’entendre à temps sur un nouveau budget. Une partie des données recueillies à titre privé et publiées avant le shutdown a toutefois surpris positivement. Ainsi, l’activité de consommation des ménages américains a légèrement repris au cours des derniers mois. Néanmoins, la conjoncture reste difficile. Le ralentissement du marché du travail s’est poursuivi en septembre et le moral des entreprises s’est à nouveau assombri. En outre, il faut s’attendre à moyen terme à des taux d’inflation plus élevés, lorsque les stocks massifs constitués avant l’introduction des droits de douane auront été épuisés et que les hausses de prix se seront davantage répercutées sur les consommateurs.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
Pour l’instant, l’économie de la zone euro ne semble pas se redynamiser ni décrocher durablement d’une croissance inférieure à la moyenne. Les légers signaux de reprise observés dernièrement n’ont pas été confirmés en septembre. L’évolution continue d’être freinée par les deux poids lourds économiques que sont l’Allemagne et la France. La nouvelle aggravation de la crise gouvernementale en France suscite une incertitude supplémentaire et devrait reporter à plus tard les décisions d’investissement. En outre, le vaste paquet d’allègements fiscaux adopté en Allemagne a encore besoin de temps pour que ses effets se fassent sentir dans l’économie réelle. En comparaison internationale, le taux d’inflation, qui se situe actuellement à 2,2 %, est tout de même exceptionnellement proche des objectifs de la Banque centrale européenne (BCE).
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
Les chiffres de l’économie chinoise, qui est de loin la plus grande économie parmi les pays émergents et également la deuxième économie mondiale, ont été décevants le mois dernier, s’affaiblissant presque tous. Ainsi, la croissance de la consommation a nettement perdu de sa vigueur et les investissements se situent encore légèrement au-dessus du niveau de l’année précédente uniquement grâce au soutien de l’État. L’évolution de la conjoncture est sensiblement plus dynamique en Inde, deuxième plus grand pays émergent. Cette croissance vigoureuse est soutenue, entre autres, par les fortes précipitations, enregistrées pendant la saison de la mousson, qui devraient permettre de bonnes récoltes de produits agricoles comme le riz, le maïs, le coton, la canne à sucre, les graines oléagineuses et les légumineuses.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
Données conjoncturelles mondiales
| Indicateurs | Suisse | États-Unis | Zone euro | Grande-Bretagne | Japon | Inde | Brésil | Chine |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Indicateurs PIB A/A 2025T2 |
Suisse 1,2% |
États-Unis 2,1% |
Zone euro 1,5% |
Grande-Bretagne 1,4% |
Japon 1,2% |
Inde 7,8% |
Brésil 2,2% |
Chine 5,2% |
| Indicateurs PIB A/A 2025T1 |
Suisse 1,8% |
États-Unis 2,0% |
Zone euro 1,6% |
Grande-Bretagne 1,7% |
Japon 1,8% |
Inde 7,4% |
Brésil 2,9% |
Chine 5,4% |
| Indicateurs Climat conjoncturel |
Suisse – |
États-Unis – |
Zone euro – |
Grande-Bretagne – |
Japon = |
Inde + |
Brésil – |
Chine + |
| Indicateurs Croissance tendancielle |
Suisse 1,2% |
États-Unis 1,6% |
Zone euro 0,8% |
Grande-Bretagne 1,8% |
Japon 1,1% |
Inde 5,3% |
Brésil 1,9% |
Chine 3,7% |
| Indicateurs Inflation |
Suisse 0,2% |
États-Unis 2,9% |
Zone euro 2,2% |
Grande-Bretagne 3,8% |
Japon 2,8% |
Inde 2,1% |
Brésil 5,2% |
Chine -0,3% |
| Indicateurs Taux directeurs |
Suisse 0,0% |
États-Unis 4,25% |
Zone euro 2,15% |
Grande-Bretagne 4,0% |
Japon 0,5% |
Inde 5,5% |
Brésil 15,0% |
Chine 3,0% |
Source: Bloomberg