Nombre d’entre nous flirtent avec l’idée de devenir indépendants. Car il est tentant de pouvoir organiser soi-même son temps, de pouvoir prendre des décisions stratégiques et de se créer un travail qui a du sens.

Mais pour une indépendante ou un indépendant ayant créé sa propre activité, la vie n’est pas toujours aussi rose. En effet, la création d’une activité va souvent de pair avec des défis et une bonne dose de responsabilité. En créant votre entreprise, vous devenez entrepreneuse ou entrepreneur. Cela signifie que plus personne n’exigera que vous teniez une deadline. Vous serez responsable de votre propre chiffre d’affaires, de votre plan financier et de votre salaire. Vous devrez vous occuper de bien d’autres choses que votre simple domaine de spécialité. Mais vous devrez aussi apprendre à composer avec les hauts et les bas. Il y a donc certains traits de caractère qui sont requis pour que la création d’activité soit couronnée de succès:

• La discipline: personne ne vous dit ce qu’il faut faire, et pour quand. C’est à vous de le définir − mais aussi de vous y tenir.
• Conviction: vous devez être convaincu(e) de la voie que vous avez prise, et éviter de vous laisser intimider ou perturber par des commentaires inconsidérés, sans pour autant ignorer les retours concernant vos prestations ou votre produit.
• Curiosité / Ouverture d’esprit: grâce aux défis, la création d’activité devient une aventure. Voilà pourquoi la curiosité et l’ouverture d’esprit ne peuvent que vous être bénéfiques. Car ces forces vous permettront d’apprendre vite et de bien vous adapter.
• Goût du risque: si vous optez pour l’indépendance, vous quittez en conscience le statut d’employé. Mais ne vous en faites pas, les risques sont très réduits. Vous devez néanmoins accepter le fait que vous vous retrouverez parfois dans une situation où l’activité (ou une partie de celle-ci) est en suspens.
• Optimisme: ne pensez pas au pire scénario possible et cherchez des solutions plutôt que des problèmes.

Dans le guide qui suit, nous distinguons trois formes de création d’activité indépendante: la start-up, la PME et la société individuelle pour le travail indépendant. Même si ces trois types d’entreprise nécessitent le même type de caractère, les défis qu’elles impliquent sont très différents. Nous les avons donc séparées en trois chapitres distincts. C’est parti.

Comment créer votre start-up

Étape 1: demandez-vous si la création d’une start-up est vraiment ce qu’il vous faut

Créer une start-up, c’est donner forme à une idée que personne n’avait eue avant vous. C’est un projet très exaltant, car vous créez du sens et de l’innovation pour l’avenir, tout en générant des emplois intéressants et en vous apprêtant sans doute à bénéficier d’une croissance forte. Mais ce ne sera pas toujours facile. Car vendre un produit tellement inédit que de nombreuses personnes ne saisiront pas tout de suite son intérêt, voilà qui exige de la patience et de l’endurance. Il est essentiel de ne pas abandonner tout de suite, et c’est ce que souligne Adrian Locher, co-créateur de DeinDeal et de Merantix: «La seule chose qui différencie un créateur d’entreprise qui a du succès et un autre qui en a moins, c’est que celui qui a plus de succès s’est relevé une fois de plus que son concurrent.» Il y a une autre chose importante à savoir: les personnes qui créent une start-up doivent souvent commencer par atteindre des objectifs élevés avec peu de capitaux, ou bien lever d’importants capitaux et les injecter dans la croissance. Il est très inhabituel que les start-up fassent des bénéfices pendant les premières années de leur création, car c’est la croissance qui a la priorité. Un défi aussi difficile qu’exaltant. Pour vous, cela signifie que vous devrez tenir pendant plusieurs mois sans salaire, ou avec de faibles revenus.

Étape 2: développez une idée et parlez-en autour de vous

Tant qu’elle n’existe que dans votre esprit, une bonne idée pour une start-up n’est qu’une idée. Dès que vous commencez à en parler, vous pourrez la développer selon les besoins du marché, et vous trouverez des partisans qui vous fourniront des contacts, du savoir-faire ou des capitaux. Avoir peur de vous faire voler votre idée constitue en général un obstacle. Et si votre idée est si facile à copier, c’est sans doute qu’elle n’était pas si novatrice que ça.

Étape 3: couchez votre idée sur le papier grâce à un Business Model Canvas

Au cas où vous n’auriez pas encore entendu parler du Business Model Canvas: il s’agit d’une sorte de plan commercial, mais qui est particulièrement épuré. Il s’avère parfait pour une start-up, car vous n’avez pas encore besoin de créer un plan commercial professionnel comportant un plan financier détaillé. Cela s’explique par le fait que l’idée doit d’abord faire ses preuves ou se développer par rapport aux besoins des clients et du marché. La création d’un plan commercial exhaustif est donc généralement du temps perdu. Si vous optez en revanche pour la création d’un Business Model Canvas, seuls les éléments les plus importants de votre modèle y sont inclus:

• Customer segments: quel est votre segment de clientèle? Êtes-vous dans une niche ou sur un marché de masse?
• Value propositions: quelle est votre promesse d’utilité? En d’autres termes: comment faites-vous pour rendre la vie de votre clientèle plus facile ou plus belle?
• Channels: par le biais de quels canaux allez-vous interagir avec votre clientèle?
• Customer relationships: comment façonnez-vous vos relations clients?
• Revenue streams: quel est votre modèle commercial? En d’autres termes: comment gagnez-vous de l’argent?
• Key resources: de quelle infrastructure, de quel montant de capital et de quelles capacités avez-vous besoin pour votre start-up?
• Key activities: quelles activités centrales seront nécessaires afin de concrétiser votre idée commerciale?
• Key partnerships: quels partenariats stratégiques sont importants pour votre start-up?
• Cost structure: quelles dépenses devez-vous faire afin de concrétiser votre idée commerciale?

Si vous avez besoin d’un pitch deck pour la recherche d’investisseurs, c’est-à-dire d’une courte présentation de votre start-up, vous trouverez dans Canvas toutes les informations dont vous avez besoin pour la création de cette présentation. Astuce importante: décrivez également votre équipe dans le pitch deck. Pour les investisseurs potentiels qui souhaiteront investir assez tôt dans votre entreprise, l’équipe est souvent plus importante que le plan commercial. Mais nous reparlerons de la recherche de capitaux dans le chapitre portant sur le financement.

Étape 4: lancez-vous

Tant que vous vous n’envoyez pas de factures et que vous en êtes encore à construire votre idée commerciale, un seul mot d’ordre: mettre la main à la pâte. Pour commencer, vous n’avez pas encore besoin d’une inscription au registre du commerce et, en général, pas non plus de fonds externes. Là encore, il est important que vous ne restiez pas dans votre coin à bricoler votre idée, mais que vous échangiez souvent avec votre groupe cible (voir customer segment, plus haut). Expliquez-lui où vous en êtes et exposez-leur vos réflexions. Dans l’idéal, créez un prototype que vous pourrez lui montrer ou lui faire tester.

Il est également souhaitable de s’atteler assez tôt au développement de votre marque. Les questions les plus importantes que vous devriez vous poser dans ce domaine sont: quelle est l’«histoire» de votre start-up? Quelles sont ses caractéristiques et sa tonalité? Prochaine étape: créer votre site Internet et votre logo. Tout le reste pourra attendre. Les canaux de réseaux sociaux pour le marketing et la communication dépendent de votre groupe cible. Pour les modèles commerciaux Business-to-Business, LinkedIn est souvent la seule option judicieuse, mais dans le domaine du Business-to-Customer, vous pouvez choisir parmi un spectre plus large. Toutefois, ne pensez pas uniquement au profil de votre entreprise. En tant que créatrice ou créateur d’une start-up, votre page LinkedIn personnelle vous permet d’avoir une portée plus grande pour vos idées, si vous y publiez des contenus sur le développement de votre start-up. D’une part, parce que c’est intéressant pour vos lecteurs, et d’autre part, parce que l’algorithme de LinkedIn fait en sorte que les comptes personnels obtiennent davantage de visibilité que les pages entreprises.

Étape 5: quand les choses se concrétisent, officialisez la création

Quand vous avez le sentiment que votre idée se développe bien, qu’elle éveille un intérêt fort lors de vos discussions avec le groupe cible et que celui-ci serait prêt à payer pour la voir se réaliser, c’est le moment de l’officialiser. Mais pour la créer, vous devez choisir la forme juridique adaptée. Pour les start-up, la forme juridique la plus fréquente est la SA, car c’est celle qui permet d’impliquer le plus facilement des investisseurs et ainsi de lever de grosses sommes de fonds externes exempts d’intérêts. Aujourd’hui, la création de la start-up peut se faire presque exclusivement en ligne. Par exemple auprès de l’La cible du lien s'ouvre dans une nouvelle fenêtre Institut pour les jeunes entreprises (IFJ).

Étape 6: rassemblez le capital nécessaire

Dans le Canvas que vous avez créé, vous avez défini sous «Key Ressources» le montant du capital qu’il vous faut pour mettre votre idée en œuvre. Dans le cas des start-up, il est fréquent que le premier «tour de financement» s’effectue au sein de votre propre entourage. Il s’agit alors de convaincre vos amis, votre famille et vos connaissances, de votre idée afin qu’ils garantissent votre financement de départ. Ils le font la plupart du temps sous forme d’un prêt sans intérêts, ce qui vous permet de ne pas devoir leur céder des participations à votre entreprise. Vous pouvez également obtenir des subventions dans le cadre de concours d’idées ou de programmes pour start-up ou de la part de la Promotion économique.

Si vous avez besoin d’un capital plus important que celui que vous pouvez obtenir grâce à votre entourage ou votre banque, il peut être cohérent de travailler avec des «business angels» lors de votre «tour d’amorçage». Ceux-ci ne se contentent pas d’investir des milliers, voire des centaines de milliers de francs dans votre entreprise, ils y investissent aussi du temps et des compétences. Vous pourrez rencontrer des business angels lors d’événements pour start-up ou via des plateformes et des programmes d’accélération. Christoph Jenny, co-fondateur et CFO de Planted Foods, donne un conseil important quant à la manière d’approcher les investisseurs: «Dans notre recherche d’investisseurs, le fait que les investisseurs puissent interagir avec le produit s’est avéré d’une importance cruciale. Ils avaient la possibilité de le commander et de le tester eux-mêmes. C’est pourquoi je recommande d’approcher les investisseurs seulement une fois que vous pourrez leur montrer quelque chose de tangible.» Comme nous l’avons déjà vu dans l’étape 4, les investisseurs réclament souvent un pitch deck qui résume brièvement votre idée commerciale. Lors de concours de pitchs, votre idée et son pitch deck sera présentée à un jury d’investisseurs, lesquels décideront s’ils veulent ou non investir.

Lors d’une phase de croissance ultérieure, on se met en général à la recherche de «venture capitalists» susceptibles d’effectuer des investissements encore plus élevés. Il peut s’agir de sommes à six ou sept chiffres. Les venture capitalists sont en général peu impliqués dans l’entreprise, mais très intéressés à sa croissance et aux bénéfices pouvant découler d’une vente, appelée «exit».

Que ce soit avec les business angels ou les venture capitalists, il y a une règle à appliquer: concluez des contrats clairs et nets. Il vaut la peine, dans ce domaine, de s’appuyer sur le savoir-faire et les conseils de juristes. Les conditions bilatérales entre les investisseurs et l’entrepreneuse ou l’entrepreneur sont définies dans ce qu’on appelle un «term sheet». Il y a aussi une convention entre actionnaires qui définit comment les actionnaires doivent interagir pendant la durée de leur investissement, et ce qui se passe en cas de litige.

Étape 7: assurez bien votre start-up et vous-même

Diriger votre propre entreprise, c’est aussi avoir davantage de responsabilités − envers votre personnel et votre clientèle, mais aussi envers vos investisseurs, vos partenaires, vos fournisseurs et le grand public.

Les assurances suivantes vous sont en général indispensables dès la phase initiale:

• Assurance accident et maladie: elles permettent de couvrir votre personnel et vous-même contre les conséquences financières d’accidents professionnels.
• Prévoyance professionnelle (2e pilier): obligatoire pour tout le personnel soumis au régime AVS, dès lors que le salaire annuel est supérieur à 21’150 francs.
• Prévoyance privée: les travailleurs indépendants ne sont pas automatiquement assurés au titre de la LPP ou de la LAA via un employeur. C’est pourquoi les personnes qui créent leur entreprise devraient s’assurer financièrement, par exemple en souscrivant une assurance-vie.
• Assurance entreprise et bâtiment: elle permet de couvrir ainsi votre start-up contre les dommages matériels, les pertes de recettes, les dégâts subis par les machines, l’infrastructure informatique et les appareils techniques, ainsi que les dommages causés pendant le transport et les cas de responsabilité. Si votre entreprise fonctionne avec un ordinateur portable par employé(e) et ne possède pas encore d’infrastructure, vous pouvez vous en passer pour l’instant.
• Assurance de protection juridique: en souscrivant une assurance de protection juridique, les créatrices et créateurs d’entreprise se protègent de risques financiers importants dans le cas de litiges juridiques et reçoivent un soutien professionnel pour mieux appréhender les problématiques juridiques.

Étape 8: étendez votre réseau et sollicitez de l’aide

Construire un bon réseau est l’une des choses les plus efficaces que les créatrices et créateurs d’entreprise peuvent faire. Sandra Tobler, co-fondatrice et CEO de Futurae, le recommande aussi: «Construisez d’emblée un bon environnement constitué d’autres entreprises et de mentors qui se trouvent ou se trouvaient dans la même situation que vous.» Reste à savoir où ce réseau peut se construire. Envoyer des requêtes non personnalisées via LinkedIn ne vous mènera pas bien loin. En revanche, il vaut la peine de participer à des événements pour start-up ou à des exposés incitatifs dans votre champ de recherche ou d’innovation. Car c’est là que se trouvent les bonnes personnes avec qui vous pourrez parler de votre start-up, de vos idées et de votre plan commercial, et éventuellement les développer ou trouver les bons contacts avec des investisseurs, des collaborateurs ou des clients.

En tant que créatrice ou créateur d’entreprise, comme vous devez vous occuper de tout durant la phase initiale de votre entreprise, et même des thèmes que vous connaissez mal, il est important de savoir où vous pourrez trouver une aide ponctuelle. On trouve souvent des offres gratuites pour les start-up, des incubateurs ou des programmes de promotion, d’accélération et de coaching. Par exemple:

• Des tremplins pour start-up proposés par des hautes écoles et des universités (p. ex. le Runway Incubator de la ZHAW, Entrepreneurship@ETH, Startup@HSG, etc.)
• Innosuisse
• Genisuisse
• Coaching IFJ
• Des clubs d’entrepreneurs, tel l’ETH Entrepreneur Club, l’Entrepreneur Club Winterthur, le Startfeld de St. Gall

Ce genre de coachings et de programmes de promotion des innovations sont très précieux pour les jeunes entreprises; ils leur permettent d’améliorer leur idée commerciale, de nouer des contacts importants, de profiter d’expériences et parfois aussi d’utiliser une infrastructure en partage. Les coachs vous soutiennent de manière individuelle et ont beaucoup d’expérience personnelle. Qui plus est, les offres et les soutiens sont très nombreux, car les aides aux start-up, à l’innovation et à l’entrepreneuriat sont de plus en plus favorisées.

Comment construire votre PME

Étape 1: demandez-vous si la création d’une PME est vraiment ce qu’il vous faut

Une PME, ou une petite entreprise à ses débuts, est créée par des personnes qui souhaitent avoir une entreprise semblable à une autre entreprise qui existe déjà. Les idées commerciales et les modèles commerciaux sont donc en grande partie copiés. Contrairement à une start-up, il est évident que la demande est là, et on bénéficie idéalement déjà de contacts avec des clients potentiels pour garantir des débuts solides. À cet égard, la situation de départ est plus simple et l’accès aux premiers bénéfices propres plus court que dans une start-up. Mais dans ce cas, la concurrence est plus importante, et l’éventualité de sortir du lot sur le marché, plus faible. Sans compter qu’en tant que créatrice ou créateur d’une PME, vous devez avoir l’esprit d’entreprise, vous occuper de beaucoup de choses sur différents fronts et assumer la responsabilité de l’emploi et des salaires de votre personnel comme de vous-même. Cela crée de la pression, une pression avec laquelle vous allez devoir apprendre à composer.

Étape 2: développez une idée et parlez-en autour de vous

Cette étape est importante seulement si elle remet en question le statu quo de votre modèle commercial. Si vous ouvrez par exemple un salon de coiffure qui se présente plutôt sous la forme d’un studio «tout en un», dans lequel vous proposez de nombreux soins de beauté (de la coiffure au rasage, en passant par le maquillage) à vos clients avant qu’ils ne vaquent à leurs propres activités, vous devriez d’abord aller à la rencontre de vos clients potentiels afin de savoir si une telle offre serait vraiment utilisée.

Étape 3: couchez votre idée commerciale sur le papier en définissant un plan commercial

Il faut bien le dire: la création d’un plan commercial peut être vraiment laborieuse et théorique. Mais le plan commercial est une étape cruciale, car il vous aide notamment à identifier votre concurrence, à définir tout ce dont vous avez besoin pour votre entreprise et la manière d’organiser vos finances. Ces réflexions fondamentales sont une condition essentielle à la création de votre entreprise. Pour vous aider, vous pouvez vous appuyer sur des modèles et des exemples (voir liens ci-dessous) ou solliciter un conseil ponctuel.

Le schéma classique d’un plan commercial se présente comme suit:

• Analyse de l’entreprise incluant une analyse FFOM
• Prestations / produits
• Marché
• Concurrence
• Marketing
• Sites / production / administration
• Management / organisation interne
• Analyse des risques
• Planification des finances

Un bon plan commercial vous soutient dans la planification et la construction de votre propre entreprise. Des réflexions trop superficielles concernant le positionnement et la niche lors de la création d’un plan commercial représentent des erreurs typiques. Évaluez le plus précisément possible quel est votre groupe cible et ce que vous pouvez lui offrir. Cette base vous permet de donner plus de précision à votre plan commercial. Qui plus est, il vaut la peine de prévoir trois scénarios dans la planification de vos finances: un scénario pessimiste, un scénario réaliste et un scénario optimiste. Vous serez ainsi préparé(e) mentalement et concrètement à ce que votre commerce ne se développe pas comme vous l’avez prévu − ce qui peut arriver, en raison d’évolutions économiques indépendantes de votre volonté, sans forcément dépendre de vos capacités personnelles.

Vous trouverez un modèle gratuit pour votre plan commercial sur le La cible du lien s'ouvre dans une nouvelle fenêtre portail PME du SECO.

Vous trouverez une check-list complète dans notre liste de téléchargements intitulée «La cible du lien s'ouvre dans une nouvelle fenêtre Comment élaborer un businessplan (PDF)». 

Étape 4: lancez-vous

Les débuts sont toujours cruciaux: tandis qu’une start-up devra tester si son modèle commercial fonctionne vraiment, une PME devra prévoir tous les préparatifs afin de pouvoir produire, ou convaincre ses premiers clients de la qualité de sa prestation. Un site Internet et un bureau peuvent suffire: tout dépend de votre idée. Mais vous pouvez aussi avoir besoin d’un atelier de production, d’un véhicule d’entreprise et d’outils ou d’accessoires. Si vous vous y connaissez déjà dans ce domaine commercial, ce sera un jeu d’enfant. Mais si vous vous lancez dans une nouvelle branche ou un domaine que vous connaissez mal, vous avez tout intérêt à échanger avec d’autres entrepreneuses et entrepreneurs lors de cette phase de lancement. Et si vous souhaitez créer votre propre entreprise, pensez aussi à la possibilité d’un système de franchise. Une licence de franchise vous permettra de participer à une chaîne de magasins, de profiter de la marque déjà connue et d’être soutenu(e) par le donneur de franchise, qui vous fournit une introduction et du matériel.

Étape 5: créez officiellement votre entreprise

Avant de pouvoir faire du chiffre d’affaires avec votre propre entreprise sans vous retrouver dans une situation juridique délicate, vous devez procéder officiellement à la création de votre entreprise, afin qu’elle figure au registre du commerce. Dans le cas d’une PME, les formes juridiques les plus courantes sont la Sàrl et la SA, en fonction du capital de départ requis et de l’infrastructure organisationnelle.

Étape 6: rassemblez le capital nécessaire

Pour la fabrication et la vente d’un produit, pour l’infrastructure informatique ou les frais de personnel d’une entreprise de prestations, on commence souvent avec des fonds propres privés, ainsi que des fonds étrangers provenant d’une banque. La plupart du temps, on n’a pas besoin d’autre tour de financement, car une PME qui vient d’être créée peut en général engranger des bénéfices plus rapidement qu’une start-up. Pour le financement adapté d’une stratégie de croissance, d’investissements plus élevés ou pour la prise en charge de mandats importants, une collaboration plus poussée avec la banque et, pour certains projets de croissance, avec des sociétés d’investissement privé ou des family offices peut s’avérer judicieuse.

Étape 7: assurez bien votre PME et vous-même

Les assurances sont également importantes pour les PME, afin de se protéger d’éventuels sinistres ou problèmes de santé et de prévoir la retraite. Dans ce domaine, les PME ne se différencient pas des start-up. Dans l’étape 7, découvrez comment vous, votre personnel et votre entreprise pouvez suffisamment vous protéger.

Étape 8: étendez votre réseau et construisez des synergies

Lorsqu’on est à la tête d’une PME, on porte souvent la plus grande responsabilité envers l’entreprise: on s’assure de sa bonne santé financière et on veille à ce que les salaires soient payés. Un bon réseau est important à cet égard, car il permet de construire et de consolider la confiance auprès des clients existants et des clients potentiels, ainsi que d’atteindre une portée et une notoriété importantes. Des synergies peuvent également émerger, permettant de se lancer dans des projets et des chantiers communs, ou des concepts de magasins communs. Il est toujours bénéfique pour le networking de participer à des événements liés à votre branche et à vos thèmes clés ou organisés par l’Union des arts et métiers.

Comment devenir indépendant(e) en créant votre propre société individuelle

Avant toute chose: la création d’une société individuelle pour votre activité indépendante ressemble beaucoup à la création d’une PME. Vous pouvez donc, dans les grandes lignes, vous orienter par rapport aux étapes concernant la création d’une PME. Il n’y a pas de conditions requises pour cette forme juridique, et l’on peut fonder juridiquement une société individuelle dès ses 16 ans.

La création d’entreprise pour les activités indépendantes se différencie dans les domaines suivants:

• La pression: comme vous n’aurez pas de personnel dans le cadre d’une activité indépendante, vous ne ressentirez pas la pression liée au fait de devoir verser des salaires à vos employés.
• La motivation: le risque de laisser certains thèmes de côté est plus grand, car vous n’êtes, en tant qu’unique créatrice ou créateur de votre entreprise, responsable que de vous-même, et non d’autres employés. Votre motivation est donc intrinsèque par nature.
• L’autodiscipline: une entreprise individuelle vous permet de vous octroyer davantage de liberté et de flexibilité que dans une PME. C’est pourquoi l’autodiscipline et la joie que vous procure votre activité indépendante doivent être plus élevées.
• La forme juridique et la responsabilité: vous ne créez pas une Sàrl ni une SA, mais une société individuelle. Pour ce faire, vous n’avez pas besoin d’un capital de départ, mais c’est avec l’ensemble de vos fonds privés que vous assurez la responsabilité de l’entreprise.
• L’idée commerciale: les entreprises individuelles sont une bonne option pour les artistes, les photographes, le thérapeutes indépendants, les journalistes free-lance, ou encore les humoristes engagés par des entreprises de conseil ou des agences.
• Conditions financières: étant donné que le risque entrepreneurial est à 100% de votre côté, il est important que vous soyez financièrement assuré(e) et que vous puissiez, le cas échéant, revoir vos dépenses à la baisse de manière flexible. Cela peut néanmoins s’avérer difficile, si vous avez par exemple des enfants, un grand appartement ou une voiture.

Vous trouverez de plus amples informations sur la manière de créer une entreprise individuelle et sur tous les points à prendre en compte dans notre article «Créer une raison individuelle: la check-list complète».