Yuh: travail de pionnier mobile en partant de zéro

PostFinance a déjà la PostFinance App. Pourquoi avoir créé Yuh, du coup?

Parce qu’avec Yuh, nous allons chercher des clientes et des clients qui attendent autre chose de la gestion des finances en raison de leur affinité avec le numérique. Pour ces personnes, une application financière doit être adaptée à leur mode de vie et proposer une expérience telle qu’ils la connaissent avec Netflix, Spotify, etc. Elles souhaitent une application qui permet de tout gérer de manière numérique et en toute facilité, de l’ouverture du compte aux placements. Elles veulent être servies rapidement et sur tous les canaux qu’elles utilisent. Enfin, elles désirent faire partie d’une communauté. Prenons l’exemple de la Yuh Cup: dans le cadre de la Coupe d’Europe 2020 de football, nous avons fait s’affronter diverses cryptomonnaies sur nos canaux de réseaux sociaux. La communauté Yuh devait décider à chaque tour laquelle d’entre elles passerait au tour suivant. À la fin, nous avons introduit la cryptomonnaie vainqueur du tournoi en une semaine.

En quoi Yuh innove-t-elle?

Yuh ne se démarque pas particulièrement par son interface ou par l’expérience utilisateur qu’elle offre, car dans ces domaines toutes les applications qui visent les mêmes groupes cibles sont similaires. CSX, Neon ou Yuh: la préférence est surtout une affaire de goût. Notre offre innove car elle permet aux clientes et aux clients tant de payer et d’épargner que d’investir avec Yuh, et ce dans une seule et même application. Une autre innovation unique sur le marché suisse: les clientes et clients de PostFinance et de Swissquote peuvent rejoindre Yuh de façon très simple et rapide, sans devoir procéder à une nouvelle vérification d’identité. C’est aussi cela qui fait de Yuh une application innovante. Lancée par deux établissements financiers renommés volontairement sous la forme d’une entreprise en participation, de sorte que Yuh ne soit pas intégrée aux structures, aux processus et à l’organisation des deux entreprises en question, elle peut réagir et s’adapter aux besoins du marché et de la clientèle de manière indépendante, libre, rapide, dynamique et agile. De plus, nous sommes aussi la première application financière à avoir lancé notre propre crypto-token, le Swissqoin.

En parlant des Swissqoins, qu’apportent ceux-ci à la clientèle de Yuh?

Grâce aux Swissqoins, nous faisons participer la communauté Yuh à notre succès. Chaque fois que les clientes et clients utilisent Yuh, ils reçoivent des Swissqoins, que ce soit lorsqu’ils démarchent de nouveaux clients, qu’ils paient avec leur carte Yuh ou qu’ils achètent sur Yuh des actions, des ETF ou des cryptomonnaies. Au total, nous avons produit sur la blockchain 200 millions de Swissqoins, soit l’équivalent de 2 millions de francs, que nous distribuons désormais. Chaque mois, nous investissons 50 centimes par cliente ou client Yuh dans les Swissqoins. Plus nous avons de clientes et de clients, plus la valeur d’un Swissqoin augmente au fil des mois. Dans le même temps, un Swissqoin ne peut jamais perdre de valeur. Les Swissqoins constituent donc un investissement et incitent la clientèle à utiliser l’offre Yuh et à faire grandir la communauté Yuh.

Parlons du côté pratique: en quoi l’application Yuh est-elle particulièrement simple?

Prenons l’exemple de l’investissement. C’est non seulement simple, mais aussi transparent. Chez Yuh, il n’y a pas besoin d’ouvrir de dépôt et pas de frais de gestion de dépôt à payer; les actions, les ETF ou les cryptomonnaies proposés ne sont pas dotés de noms cryptiques et de descriptions complexes que personne sauf un banquier ne comprend. Pas besoin de se torturer l’esprit avec des notions comme «ordre limité» ou «ordre au mieux»: il suffit tout simplement d’acheter et de vendre. En plus, le montant de chaque transaction est clairement indiqué: pour nous, la transparence n’a pas de prix. Avec Yuh, il n’y a pas de coûts cachés, personne n’a de mauvaise surprise à cause de frais qui sortent de nulle part. Ou prenons le processus d’ouverture d’un compte. Il se déroule selon les attentes des utilisatrices et des utilisateurs, comme sur Netflix ou Spotify: on s’inscrit et on peut directement utiliser le service.

Dans quelle mesure Yuh a-t-elle été développée dans un esprit pionnier?

D’une part, PostFinance a fait preuve d’esprit pionnier en ayant l’audace de mettre en œuvre la solution avec un partenaire (Swissquote), qu’elle a trouvé très rapidement. D’autre part, toujours dans le même esprit pionnier, nous avons réussi à mettre l’application sur le marché en moins d’un an.

Les applications de Yuh et de PostFinance se font concurrence. Avons-nous besoin des deux?

On ne peut nier qu’il existe une certaine concurrence. Au final, les deux instruments doivent permettre à la clientèle de gérer ses finances via le mobile. Comme PostFinance souhaite demeurer à l’avenir une banque importante pour toutes les clientes et tous les clients, elle a besoin de Yuh. Comme je l’ai déjà mentionné, avec Yuh, nous allons chercher un groupe de clientèle qui devient de plus en plus dominant. Et si nous n’y allons pas, d’autres s’en chargeront.

Quelles ont été les différences dans le développement de Yuh par rapport aux autres projets numériques de PostFinance?

D’une part, nous avons pu partir de zéro et nous concentrer sur une offre uniquement mobile. Nous n’avons par exemple pas dû prendre en compte les groupes de clientèle qui ne souhaitent pas utiliser leur téléphone mobile pour gérer leurs affaires bancaires. D’autre part, seules très peu de personnes ont été impliquées dans le projet et elles avaient le pouvoir de décider directement et rapidement, ce qui nous a permis d’avancer à un rythme soutenu, de manière agile, dans un petit groupe qui avait le même objectif et le même état d’esprit.

Quel savoir-faire et quelles compétences sont maintenant particulièrement importants chez Yuh?

Premièrement: une gestion de produits sachant anticiper et capable de gérer des questions telles que «Comment poursuivons-nous le développement de l’application?», «Quelles fonctionnalités souhaitons-nous inclure?», «Quels produits viennent ensuite?», «Comment se déroule le processus dans l’application?», etc. Deuxièmement: un marketing intelligent, qui sait aller chercher notre groupe cible sur les canaux correspondants pour l’intégrer, et qui réussit avec des moyens financiers limités à faire connaître une marque encore inconnue. Troisièmement: des développeuses et des développeurs qui savent mettre en œuvre nos idées, et un service à la clientèle qui ne laisse aucune question en suspens.

Que va-t-il advenir de Yuh?

Nous ne savons certes pas à quelle intensité et à quelle vitesse va croître le groupe cible qui privilégie la voie numérique en matière de banking. Certaines utilisatrices et certains utilisateurs préféreront sûrement recevoir comme auparavant un conseil personnalisé, traiter leur correspondance par voie postale ou utiliser tantôt les canaux physiques et tantôt les canaux numériques, en fonction de leurs besoins. Mais nous sommes persuadés que la part des utilisatrices et des utilisateurs que nous qualifions de «clientèle digital first» gagnera en importance. Pour les servir au mieux, nous avons commencé avec les thèmes sur les paiements, l’épargne et les investissements, en sachant que cela ne serait pas la fin, mais bien le début. Nous ajouterons d’autres produits et fonctionnalités au cours des prochaines années. Nous proposerons peut-être aussi ultérieurement des hypothèques ou des instruments pour mieux gérer les liquidités. Qui sait. Le concept exact dépendra de ce que souhaite notre communauté, des tendances sur le marché et des offres dont nous sommes convaincus chez Yuh. Avec Yuh, nous avons clairement l’ambition de devenir l’application financière préférée de Suisse.

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