La pandémie de coronavirus a bousculé beaucoup de choses, et a notamment propulsé la jeune carrière d’Esports de «Sunny». «Comme les loisirs étaient limités, j’ai commencé il y a environ un an à jouer à Brawl Stars», explique la jeune femme de 23 ans. Avant cela, elle n’était pas du tout adepte de jeux vidéos, mais elle occupait son temps libre de manière active et en extérieur, en faisant de l’escalade ou de la randonnée. «Brawl Stars était le meilleur des jeux pour mobile qui m’étaient proposés dans le Store. Je l’ai téléchargé et j’ai commencé à jouer», précise-t-elle. «Sunny» s’est améliorée et a pu très vite rejoindre une organisation, avant de se retrouver dans la meilleure des quatre équipes.

De la débutante à la streameuse

Pendant l’été, «Sunny» a été interpelée par une annonce publiée dans le chat d’une partie: on cherchait un co-modérateur ou une co-modératrice pour le tournoi Brawl Stars dans le cadre de la PostFinance Gaming Cup 2021. «Sunny» a tenté sa chance. Avec l’accord de son équipe, elle s’est portée candidate pour devenir modératrice et a été choisie, ce qui lui a permis de commenter le jeu pendant le tournoi. «Mon travail, c’était de me mettre dans la peau des joueurs et d’expliquer p. ex. pourquoi ils choisissaient certains personnages sur certaines cartes.»

Jusqu’à six heures de modération par jour

Comme dans ses études de médecine, «Sunny» a montré de la persévérance dans le tournoi Brawl Stars de la PostFinance Gaming Cup. «Le week-end de la finale, j’ai commenté les parties en collaboration avec le modérateur principal Chief Avalon pendant six heures d’affilée le samedi et cinq heures le dimanche», raconte-t-elle. «Le soir, je me suis rendue compte que j’avais beaucoup parlé.» Depuis la crise du coronavirus, elle a l’habitude de prendre la parole en ligne face à une large audience du fait de sa fonction de vice-présidente de la swimsa, association qui représente les intérêts de plus de 9000 étudiantes et étudiants en médecine dans toute la Suisse. Modérer la PostFinance Gaming Cup aurait toutefois été un défi particulier à relever selon elle. «Je n’aurais jamais imaginé avoir autant de facilité à commenter un tournoi d’un jeu que je ne connaissais pas depuis longtemps.» En fait, elle s’est simplement mise à parler tout de go. «Et si quelque chose est faux, alors quelqu’un le fait remarquer à la communauté.»

Douée pour les études et pour l’Esports

La courbe d’apprentissage de «Sunny» dans le jeu Brawl Stars est étonnamment rapide. «Le fait que j’ai très vite eu du succès dans ce jeu s’explique peut-être par ma capacité à assimiler rapidement les nouvelles connaissances et à apprendre par cœur», présume l’étudiante en médecine, qui se trouve déjà en cinquième année. Savoir appuyer sur le bon bouton au bon moment: ce n’est qu’une des compétences nécessaires pour participer à un jeu vidéo. Il est bien plus important de savoir où se positionner et à quel moment, et quand l’équipe doit jouer de manière plutôt offensive ou défensive. «Cela m’a paru vraiment facile, du fait de mes études, d’apprendre ces stratégies et interactions par cœur. En plus, je suis un peu plus âgée que la plupart des autres joueurs.»

Une rare présence féminine au milieu des garçons

«Sunny» n’est pas seulement une des rares exceptions en tant que modératrice, mais aussi en tant qu’e-sportive Brawl Stars. «À ma connaissance, il y a peu de femmes qui ont participé à un grand tournoi pour ce jeu», raconte-t-elle, avant d’enchaîner avec une anecdote: «Alors que des photos de moi circulaient lors d’un tournoi, il y a eu un grand débat sur le chat. De drôles de questions ont été posées comme ‹Est-ce un joueur aux cheveux longs ou est-ce vraiment une fille?›. Et j’ai tout de suite eu une grosse communauté de fans. Ils étaient vraiment contents d’observer enfin une présence féminine dans ce genre d’événements. Cette communauté m’a encouragée à montrer à d’autres jeunes filles que l’Esports pouvait aussi être fait pour elles − pas seulement pour les garçons. J’ai même ressenti une certaine pression pour montrer l’exemple.»

Un petit revenu d’appoint grâce à l’Esports

De son rôle de modératrice dans le domaine de l’Esports, «Sunny» retire déjà quelque chose pour son avenir. Ainsi, elle a déjà la confirmation qu’elle pourra de nouveau modérer cet événement s’il est reconduit. En outre, un des plus grands streamers d’Europe, projetant de grands tournois dans toute l’Europe, lui a déjà proposé de streamer un événement ensemble. Elle n’avait pas anticipé tout cela. «Si on m’avait dit il y a un an que je pourrais, un jour, générer un petit revenu d’appoint grâce à un jeu vidéo, cela m’aurait fait rire.»

Un équilibre avec les études

Mais où «Sunny» trouve-t-elle le temps pour ses engagements dans l’Esports? «J’ai toujours eu des activités à côté de mes études: p. ex., j’ai travaillé dans le domaine des soins ou je me suis engagée dans des associations professionnelles. J’y trouve un certain équilibre.» La tenue des cours en ligne en raison de la pandémie lui a ouvert un créneau supplémentaire pour les jeux vidéo. Mais ses études restent la priorité. Elle n’a pas encore décidé de sa spécialité en tant que médecin mais la neurochirurgie, la chirurgie de l’enfant ou de la main figurent parmi ses options préférées.